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Qu'ouïe-je, courge ?

On ne me l'avait pas encore faite : "Mon chat a du ténia, mais cela m'étonne quand même car je lui ai donné de la courge". Autant dire que le segment qui gigotait sous la queue n'a pas du être beaucoup en contact avec la cucurbitine sensée débarrasser Minou de ces parasites. "Mais comme il en a encore, je me suis dit que j'allais devoir passer au chimique". Je vous jure que c'est ce qu'on m'a dit (sinon cela n'aurait aucun intérêt).

Plusieurs choses. On peut vermifuger avec du chimique, si le chat chasse beaucoup, il faudra le traiter tous les trois mois malgré tout. Ensuite, par curiosité, je suis tout de même allé sur Google pour me renseigner quant à l'efficacité de ce remède.

Mode d'emploi :

Comme tænifuge, prenez 200 g (50 à 100 g seulement chez l'enfant selon le poids) de graines entières
- avec ou sans leur enveloppe - à hacher finement, puis à piler longuement dans un mortier avant de
mélanger à un poids égal de miel. Prenez cette préparation le matin à jeun, en trois fractions égales que
vous absorberez à 30 minutes d'intervalle, la dernière prise étant suivie trois heures après par une purge
(30 g d'huile de ricin par exemple). L'absence d'anneaux dans les selles au bout de 3 mois signe l'expulsion
définitive du tænia.
En cas d'échec (constatée par la réapparition d'anneaux dans les selles dans ce laps de temps de 3 mois),
recommencez ce même traitement avec seulement 100 g (25 à 50 g chez l'enfant) de graines de courge
mais trois jours de suite, seule la dernière prise du 3ème jour étant suivie trois heures après par une
purge comme ci-dessus. 
L'avantage majeur de ce traitement naturel est qu'il est absolument sans dangersans aucun effet
secondaire et qu'il peut même être prescrit chez les jeunes enfants, tout en étant agréable à 
prendre.

Je souhaite beaucoup de courage pour appliquer cette méthode sur un chat tous les trois mois.

Traitement sans danger. Admettons... après tout, on mange bien du potiron et on ne s'en porte pas plus mal.

Sans effet secondaire. Ben.. si, justement... l'effet secondaire issu de la purge, quand même !

On peut aussi revenir sur la notion de chimique. A partir du moment où une molécule intervient, c'est justement chimique. Voire biochimique lorsque cela se passe dans un organisme vivant. Courge ou pas courge.

Revenons aussi sur plusieurs points.

Ce qui est naturel, provenant directement de la nature, n'est pas forcemment sans danger. L'if à baie en est un bon exemple et bon nombres de bovins en ont fait la fatale expérience. On pourrait aussi évoquer l'ammanite phalloïde ou la cigüe. L'acide acétyl salicylique vient bien du saule, mais on sait qu'au delà d'une certaine dose, cela devient hépato toxique. C'est naturel donc c'est bon, n'est pas une règle absolue.

Le chat et le chiens n'ont pas le même métabolisme que l'humain. L'oignon en est un exemple : ses cristaux d'oxalate ne font pas bon ménage avec les reins de nos carnivores domestiques.

Le mythe du traitement sans effet secondaire a la vie dure. L'homéopathie fonde sa réputation sur cet argument. On peut d'ailleurs se demander pourquoi il n'y a pas d'effet secondaire. Mais à partir du moment où une molécule interagit avec un organisme, il y a fatalement des effets secondaires (je n'aime pas cette affirmation péremptoire, mais difficile de résumer en une phrase les phénomènes de régulation d'un corps animal ou humain) . Effets parfois sans importance, parfois avec des répercussions désagréables répertoriées. La nature de chaque individu (humain ou animal) déterminera de façon quasi aléatoire ces perturbations (il existe par contre des spécificités d'individuelles connues, comme le colley).

Alors, courge ou pas courge ? Les convictions de chacun (écologie, porte-monnaie, lobby anti pharmaceutique, mode de vie, ...) vont déterminer l'emploi de ces graines, mais pas leur réelle efficacité. Cela reste dans le domaine du remède de grand-mère - enfin, bon, nos grands mères sont tout de même nées après Pasteur et Flemming en général, arrêtons de les imaginer avec le chignon de mamie Nova.

Bref, avant que je prescrive de la graine de courge sur un chat, il va me falloir quelques résultats probants avec des réponses claires à ces quelques questions :

 

Comment l'expérience a-elle été conduite ?
Était-ce une étude clinique ?
Est-ce que c'était une étude (clinique) en double aveugle ?
Y avait-il un groupe placebo, quelle était la substance utilisée ?
Peut-on imputer el résultat à un effet placebo ?
Y avait-il un groupe contrôle ?
Comment est-il constitué ?

Quelle est la taille de l'échantillon testé?

Les groupes ont-ils été constitués au hasard ?
l'étude a-t-elle été publiée dans un journal reconnu par la communauté scientifique avec un comité de lecture ?
A-t-on des résultats de corrélation ou de causalité ?
Quelle était la durée de l'étude ?
l'étude a-t-elle été reproduite par d'autres chercheurs avec les mêmes résultats ?
La différence entre les groupes de l'étude étaient-ils statistiquement significatifs ?
Quel degré de certitude a-t-il été utilisé ?
Qui étaient les scientifiques ?
Qui a fourni la subvention à l'étude ?

Courgez bien.

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